mardi 12 mai 2015

Des comportements qui exaspèrent


le 11 mai 2015 

...des comportements dont j'ai déjà parle m'exaspèrent au plus point...

Effectivement j'ai déjà évoqué ces nombreuses jeunes femmes en mal de mari prêtes à tout pour aboutir à leurs fins...!

Pere de 2 filles,je suis b'h épargne par le phénomène mais j'ai souvent l'occasion d'être confronté à de jeunes femmes qui n'entendent le mariage qu'avec Superman double d'un Warren Buffet...

Je veux pas dire "de mon temps" mais "avant" les jeunes filles priaient pour un homme amoureux qui saurait les aimer et les rendre heureuse...Si cela s'additionnait à une vie confortable,tant mieux...!!!Mais ce n'était pas le but principal...

La,le prétendant doit avoir les moyens...!!!Ce n'est pas négociable et j'ai vu de jeunes filles rater le grand amour faute d'un prétendant au porte-feuille épais...!!!Alors évidemment,les prétextes évoqués sont autres mais on apprendra plus tard qu'ils deviennent alors dérisoires quand le fiancé est riche...!
Ai-je rate quelque chose...??
Les temps ont-ils tant change...??
Un beau mariage n'est il plus qu'un mariage riche...?

Soyons francs,l'argent peut être la cerise sur le gâteau mais je vois et j'entend de ci,de la de jeunes femmes revendiquant clairement un fiancé déjà installé et aise...!
Et même un vieux disposant de moyens pourrait faire l'affaire...!!

Et la je parle de jeunes filles dites "de famille" prêtés à se vendre au plus offrant...
Que dire alors de celles remises à nouveau sur le marche (Ouais c'est degueu de dire ça mais je le fais exprès...!) et qui,elles,procèdent à la recherche méticuleuse d'un sponsor,pardon d'un mari susceptible de combler le gouffre financier dans lequel elles estiment se trouver...!!

La quarantaine sexy,un gosse ou deux qu'elles traînent comme des boulets et surtout,surtout l'image de l'exécutive woman qui n'a soi disant besoin de personne et surtout pas d'un autre mari,pourquoi,pour lui laver sa culotte...???
Qu'y crève...!Dixit Élie Kakou...

On les connaît,on en connaît tous...On les voit dans les fêtes...Celles,trop maquilles,trop agitées,trop "top",sympa avec tout le monde,qui boivent un peu trop,que les autres femmes font semblant de plaindre et détestent et que les maris,ma foi,si il y avait une ouverture...
Ah oui je suis cruel et cynique...
Car ceci se voit surtout chez nous et moins ailleurs...
Cela m'attriste car je nous crois au dessus de ça...Mais non...!
Un homme est beau si il est riche...!Et si il est vraiment beau alors....!

Et ne me cassez pas les pieds avec ma misogynie,beaucoup d'hommes aussi sont des salauds et peuvent avoir ce genre de comportement...
Alors,je me dis que,bien que loin d'être très religieux,un bon shiddour entre personne du même monde,désireuses de fonder un foyer juif et harmonieux,ce n'est pas si mal...Que ce que nous trouvons ringard et dépasse n'était peut être pas une si mauvaise idée...
Et puis,il faut bien que tout le monde vive sa vie et se marie...!
Alors les moins beaux et les plus modestes doivent rester seuls...???

Aux dames esseulés,aux jeunes filles,cherchez l'amour,un foyer,le bonheur...
Pas un cabinet dentaire,d'avocat,un industriel et le kif de montrer aux autres le dernier super 4/4 ou les photos du mois passe au Sheraton d'eilat...!

J'en vois tant de ces jeunes filles gaspillant jeunesse et beauté pour un parti avantageux et qui finissent la trentaine atteinte avec le premier venu épouse dans la panique...
Expliquez leurs,dites le leur...

Car c'est si laid...!

mardi 9 avril 2013

Torah-box et l'éthique (suite)


Dernière minute: faisant suite à mon message de ce jour, torah-box vient (enfin) de réagir pour me communiquer l'adresse email du Rav Mimran.
Ci-dessous leur message.

--------------------------------------------------------------------------------
Chalom le CLI,

Voici l'email de Rav Mimran : XXXXXXX


Kol Touv,

B
Responsable Torah-Box
Diffusion du Judaïsme aux Francophones
Tél (FR) : xxxxxxx - Tél (ISR) :xxxxxxxxx

----------------------------------------------------------------------------------

Donc affaire à suivre....

Torah-box et l'éthique

Message posté ce jour sur le site torah-box.com.

Bonjour, 

Début mars dernier, je vous contactais par tous les moyens qu'il m'était donné de le faire concernant l'article de, ou plutôt signé de Emmanuel Mimran sur "la Tsniout qui protège". Quelques temps plus tard, ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui l'affaire Bernheim, qui présente un air de famille avec l'article qui nous intéresse, éclate au grand jour. Le grand Rabbin de France s'est réfugié dans le mutisme mais a promis de réagir publiquement demain mercredi 10 avril. Dont acte. 

Quant à nous, depuis que je vous ai contacté il y a un mois, je n'ai eu comme réponse que le silence, autant dire la forme suprême du mépris. Je doute que si j'étais journaliste à l'Express, vous auriez adopté la même position. Me trompe-je? Le silence que vous m'opposez, serait-il tout le respect que vous donnez à un simple juif?

Prenez-vous seulement la mesure de la situation? Savez vous seulement prodiguer aux autres une morale que vous ne vous appliquez pas?

La torah exige vérité et courage. Montrez-nous que torah-box et ses acteurs en sont dignes.
Merci

le CLI

lecli.blogspot.com

Vous trouvez tous les détails à propos de l'article en question dans le post du 11 mars dernier. Pour y accéder directement, c'est par ici



© Le CLI pour http://lecli.blogspot.com/  Ne pas reproduire sans autorisation

lundi 8 avril 2013

Ce n'est pas le titre qui fait la grandeur d'un homme


Après ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire Bernheim, force est de constater que la création du Cli fin 2010 n'était pas superflue : certaines dérives du judaïsme contemporain ne pouvaient conduire qu'à un désastre, dont celui dont nous sommes aujourd'hui les spectateurs, et d'une certaine manière aussi, les acteurs.

Une certaine aisance motivée tant par la relation améliorée aux non-juifs que par le rétablissement d'un pays juif, donnait des ailes à un judaïsme resté trop souvent cloisonné derrière les murs de ses ghettos physiques et spirituels. Mais la liberté n'est qu'un leurre si elle ne s'accompagne pas de son lot de responsabilités. L'enthousiasme peut vite se transformer en cauchemar s'il n'est pas canalisé.

"Quelquefois, les gens ne veulent pas voir la vérité car elle risque de détruire leurs illusions". Cette réflexion de Nietzsche devrait nous accompagner sans cesse dans la conduite du renouveau d'un judaïsme décomplexé, en évitant les écueils d'une sortie de route.

Oui, il est tant de repenser le judaïsme pour le ramener à sa source.
Oui, il est tant de s'attacher à défendre la torah-vérité plutôt que l'establishment.
Oui, il est tant de faire une introspection profonde qui mènera à la techouva véritable, celle qui ne sert pas d'argument pour reporter la faute sur les Hilonim et parfois même au delà.

Oui, il existe une crise de valeurs au sein du judaïsme contemporain qui demande réflexion.
Oui, elle est et elle sera toujours exploitée par les antisémites de tous bords.
Qu'à cela ne tienne: en tant que juif, je ne dois pas quitter ma route à cause d'eux. Car en refusant l'autocritique par crainte, ne suis-je pas en train de renoncer à mon histoire pour devenir l'objet de la leur?

Après les révélations de la presse, la communauté juive est sonnée. Ce n'est pas la première fois de son histoire. Mais elle a toujours su transformer les catastrophes en défis pour avancer. Elle n'a d'ailleurs pas d'autres choix.

Oui, l'affaire qui secoue aujourd'hui la communauté juive peut nous servir de catalyseur.
Il est tant que l'on commence un travail véritable, en profondeur, le vrai, le seul qui nous mènera ensemble au tikoun authentique, à la réparation véritable.

le CLI

© Le CLI pour http://lecli.blogspot.com/  Ne pas reproduire sans autorisation

lundi 11 mars 2013

Une certaine idée de l'éthique


Lorsqu’on choisit d’appeler son site Torah-Box, on peut penser que l’on s’engage à avoir une éthique irréprochable. Il y va de l’honneur de la Torah que l’on implique de facto dans son aventure.

Et cette éthique passe forcement par le respect des gens et de la déontologie.

Le mercredi 6 mars 2013, Torah-Box publiait un texte intitulé «histoire: la tsniout qui protège» signé par le rav Emmanuel Mimran.

Ce texte souleva quelques commentaires dont certains n’étaient pas toujours élogieux. Cela n’a pas dû plaire à certains. Qu’à cela ne tienne et sans en faire ouvertement état, Torah-Box modifia alors le texte original, faisant passer, par conséquence, les commentaires comme étant sans fondement, et pour cause, puisqu’ils faisaient référence au passage qui a été supprimé.

Non satisfait de faire passer les auteurs des commentaires pour des imbéciles, le mystérieux correcteur ajoutait, je serai tenté de dire «enfin», la source de ce texte qui avait été présenté à priori, comme le fruit du travail du seul Emmanuel Mimran.

Le forfait était bien ficelé et allait passer inaperçu, sauf que.
Bien m’en a pris d’avoir fait des copies d’écran après, mais surtout avant modification. Comme quoi, l’instinct peut être parfois de bon conseil.

Mais revenons à nos propos. Pourquoi la source de ce texte, en l’occurrence le livre du rav Yoav Pinhas, n’a pas été divulguée à priori?

Est-il besoin de souligner que s’attribuer ou attribuer à quelqu’un le travail d’un autre, ce n’est pas bien ? Et lorsqu’il s’agit de propriété intellectuelle, serait-ce moins grave que si l’on s’approprie l’âne, le bœuf, ou le smartphone de son voisin?

Ce qui me dérange aussi, c’est la chronologie des évènements : Le texte est publié une première fois le 6 mars, avec pour seule référence, la signature du rav Emmanuel Mimran.

Viennent ensuite les commentaires qui, au lieu de manifester l’état de béatitude escompté devant la beauté de l’histoire, contiennent des critiques.

C’est alors que le texte original est changé en douce, et qu'une main mystérieuse est venue ajouter enfin la référence au livre du rav Yoav Pinhas. Une façon de se délester de sa responsabilité lorsque l’affaire tourne au vinaigre, en disant : «Oh ! Ce n’est pas moi, c’est lui ! Je m’en souviens maintenant.»

Il faut dire qu’à la lecture de cette histoire de «tsniout qui protège», plusieurs questions se posent. Pourquoi cette anecdote est-elle restée inconnue de Google aussi longtemps? Comment se fait-il que seulement douze ans après les faits, elle surgisse soudain dans les pages de Torah-Box ? Finalement, Rébecca existe-elle vraiment ?

Dès la parution de ce texte, j’ai demandé à Torah-Box et au Rav Mimran de nous faire connaitre cette fameuse Rébecca et son miraculé de mari. J’ai essayé à partir des commentaires mais aussi en message privé adressé au site. Je n’ai reçu à ce jour aucun retour. Je crois que je vais devoir me contenter du mépris affiché par ce site jusqu'ici. Ou alors, devrais-je considérer le changement subtil opéré sur le texte original comme une réponse en forme d'aveu? Ceci manquerait pour le moins de panache.

Après tant de cachotteries qui suffisent amplement à éloigner de la Torah les juifs qui posent des questions en dehors de Pessah, il serait souhaitable que Torah-Box sorte du bois et nous explique simplement et dans la plus grande transparence, ce qu'il en est de la véracité de cette histoire de tsniout du 11 septembre 2001, en évitant cette fois-ci d'essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Il en va de son honneur, du respect de notre Torah et de celui du peuple juif.

le CLI

Note : il semblerait que Google ne connait pas plus le livre «kibalti al atsmi» du Rav Yoav Pinhas qu’il ne connait l’histoire de Rébecca. Pas de chance. Mais faut pas pousser. Je ne pense pas que la référence soit fantaisiste et je préfère croire que ce livre existe bel et bien. Le contraire serait bien trop désespérant. D'ailleurs, קיבלתי על עצמי signifie en hébreu «j’ai pris sur moi», ou encore «j'ai assumé». Un beau programme pour Torah-Box.com


Le texte lors de sa première parution, avant la modification
Le texte avant la modification, avec ses six premiers commentaires
Le texte juste après la modification
Les six premiers commentaires 
La suite des six premiers commentaires
Le texte tel qu'il apparaît aujourd'hui, lundi 11 mars 2013

© Le CLI pour http://lecli.blogspot.com/  Ne pas reproduire sans autorisation 

lundi 6 août 2012

Les shiduhim et les princesses

Ah, les shiduhim. Quelle aventure !
Ils sont sensés nous conduire aux plus belles unions. Ils se heurtent pourtant à bon nombre de difficultés. Le yetser ara est alors montré du doigt, quand ce n’est pas le tikoun et le yaïn ara qui servent aussi de coupables idéals. Pour les moins mystiques, c’est le traditionnel « tu es trop difficile » qui scelle l’aveu de l’échec. Et pourtant, dans une société où le mariage occupe une place centrale, on est en droit de se pencher sur le modèle proposé. Car si le système de rencontres subit effectivement quelques ajouts, ceux-ci se limitent souvent à des changements d’ordre cosmétique. Sont-ils vraiment suffisants ?  
Voici donc un petit voyage dans le monde des shiduhim.

J’ai offert un cappuccino pour m’entendre dire que je suis trop gros.
J’ai offert une pizza pour m’entendre dire que je suis trop maigre.
J’ai offert un café pour m’entendre dire que je suis trop religieux.
J’ai offert un coca pour m’entendre dire que je ne suis pas assez religieux.
J’ai offert un jus d’orange pour m’entendre dire que je suis trop petit.
J’ai offert une salade pour m’entendre dire que je suis trop grand.
J’ai offert une limonade pour m’entendre dire que je suis trop intello.
J’ai offert un café crème pour m’entendre dire que je ne suis pas assez intello.
J’ai offert des sushis pour m’entendre dire que je n’étudiais pas assez.
J’ai offert  un thé pour m’entendre dire que j’étudiais trop.                   
J’ai offert (tu sais quoi cher lecteur? Je te laisse la place, écris ce que tu veux. T’inquiète pas, c’est moi qui paie).
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je suis trop sérieux.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je ne suis pas assez sérieux.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que j’ai les cheveux trop courts.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que j’ai les cheveux trop longs.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je m’habille trop en couleurs.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je m’habille trop monotone.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je ne suis pas beau.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je suis trop beau (non, ça c’est pas vrai. J’ai rajouté pour me faire plaisir).
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je suis trop introverti.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je suis trop extraverti.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que ma voiture, bof.
J’ai offert                    
pour m’entendre dire que mon travail prend trop de place.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je ne suis pas assez investi dans mon travail.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je suis trop vieux.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je suis trop jeune.
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je ne suis pas assez…
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je suis trop…
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que je n’ai pas de…
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que j’ai trop de…
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que ma famille…
J’ai offert                   
pour m’entendre dire que quand même…
J’ai offert                   
pour m’entendre dire qu’il n’y a pas vraiment de raison mais…

Finalement, il a bien fallu me rendre à l’évidence : j’étais un cas grave. Surtout que la délicatesse avec laquelle toutes ces choses m’ont été dites ne laissait aucune place à l’ambiguïté. Apparemment la tsniout, ça ne doit concerner que les habits. Suis-je vraiment le seul à m’être senti démoli de la sorte ?
A vrai dire, je ne sais pas qui a institué le système des shiduhim, mais il est clair qu’il n’y connaissait rien à la psychologie. Ou alors, peut-être bien qu’il détestait les Juifs, qui sait ?

Il est quand même intéressant de remarquer que lors de ces rencontres :

-environ 97% des filles m’ont laissé payer sans broncher.
-environ 3% ont fait le geste de participer. (Bravo mesdemoiselles)
-Seules 5% d’entre elles ont eu la présence d’esprit de dire merci.
Ce qui m’inspire le conseil suivant aux organisateurs de ces pratiques: s’ils souhaitent améliorer sensiblement le taux de réussite des shiduhim, il serait temps d’instituer que ce soit les filles qui payent.

Est-il bon de signaler que :

La première voulait savoir si j’avais une voiture, la marque et l’année.
La seconde voulait savoir si je gagnais plus de vingt milles shekels par mois.
La troisième m’a demandé si j’étais en location ou propriétaire de l’appartement que j’habitais.
La quatrième imposait comme condition qu’on l’amène chaque année à l’étranger.
La cinquième voulait arriver en hélicoptère à son mariage.
La sixième voulait habiter là et pas ailleurs.
La septième exigeait l’équivalent de son poids en bijoux, soit environ le stock de deux places Vendôme,
La suivante avait ses copines assises incognito à la table d’à coté.
La suivante est venue avec sa sœur.
La suivante est venue avec sa mère.
La suivante a envoyé son Rav à sa place (je vous assure, ça existe).

N’étant ni un adepte de la prostitution déguisée en mariage, ni une bête de foire qu’on exhibe à son clan, j’usais de pincettes pour m’extirper de ces situations délicates en tentant, autant que faire se peut, de ne pas blesser celles, et aussi celui, qui me faisaient face. (Pincette : objet fin et discret tombé en désuétude mais souvent sujet à contrefaçon, exhibée à outrance pour étaler sa bonté).

Il y a tout de même une qualité commune à ces personnes que je me dois de reconnaître: elles portaient toutes des vêtements hyper-tsniout. Je crois même avoir reconnu sur l’une d’elles la robe que portait Alice Sapritch dans « la Folie des Grandeurs ». Dans certains cas, on se demande si la burka ne serait pas plus seyante. Avec une ouverture 16/9 pour faire plus moderne.

Après donc quelques années (oui, j’ai une patience qui me porte parfois (souvent) préjudice), après donc quelques années disais-je, je décidais d’aller dans des endroits ou personne ne vous sépare pour vous dire ensuite qui rencontrer. Où personne ne contrôle la vie de l’autre, sans en avoir les capacités. Où les malheurs des uns ne font pas le bonheur des autres, des sauveurs improvisés pour résoudre des problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés.

Dans des soirées festives donc, j’ai rencontré des filles, certes pas très couvertes, mais avec une vraie simha et qui ont trouvé chez moi quelques qualités. Soudain je n’étais plus un vilain petit canard. A croire que c’est dans les clubs et les cafés de Tel-Aviv qu’on apprend à juger lekaf zrout.
Quel bonheur de parler à une fille simplement ! Une qui n’est pas là en train de remplir son QCM pour (se) prouver scientifiquement que tu n’as la moyenne.  Ainsi, de fil en aiguille, j’ai fini par rencontrer une jolie poupée avec laquelle je passais quelques nuits délicieuses. Vivant j’étais ! Comme ça fait du bien de se sentir enfin Homme ! Et même si, après tant de castrations, il faut pour cela s’aider de cachets.

Bien que très différents, on apprenait à se connaître et à se respecter. Elle était attachée à sa liberté autant que j’étais attaché à mon Dieu. Ca faisait juste un peu désordre de faire le kidoush pendant qu’elle se cuisinait une escalope normande. Ce fut le shabbat sans voiture qui eut raison de notre duo amoureux. Toute la semaine à travailler sans pouvoir partir en tioul le samedi avec son chéri, ça ne pouvait pas durer. Et comme personne ne voulait lâcher, on a fini par se lâcher mutuellement.

Quelques temps après, je rencontrais une autre fille sympathique qui me permettait, elle aussi, d’exister en tant qu’homme. Mais très vite, là encore, la religion vint se dresser entre nous et mettre un terme à notre idylle. 

Je reprenais alors ma vie de solo, ne sachant comment me sortir du dilemme suivant : si avec une hilonite c’était difficile de construire sans devoir brader mes convictions, je me voyais mal jouer à nouveau le mendiant de l’amour, à faire le beau devant une personne qui veut tellement mon bonheur qu’elle me submerge de questions pernicieuses, tout ça parce qu’elle possède le sésame qui lui octroie ce pouvoir, à savoir le numéro de téléphone d’une fille bien et de bonne famille. Soit dit en passant, c’est aussi comme ça qu’on m’avait  décrit celles qui ne savent même pas dire merci.

(Vous savez quoi ? Je ne leur en veux même pas. On leur a tellement inculqué que parler à un garçon qu’on ne connaît pas c’est pas bien, malsain, vilain, péché, caca, vulgaire, sale, dangereux et honteux, que même lorsqu’on leur permet, elles sont tellement mal à l’aise qu’elles brident leur naturel. Et on peut alors oublier de dire merci quand on n’est plus soi.   

D’un autre côté, nul n’est obligé de se coltiner une personne qui a subi un tel lavage de cerveau qu’elle en a perdu toute réaction spontanée. Fin de la parenthèse.

Un jour donc que je rentrais chez moi, je croisais la philippine qui s’occupe de ma voisine, une vieille dame invalide dont les enfants sont très occupés. Je lui demandais où elle allait, elle me dit qu’elle avait deux heures de libre pour se promener. Je lui proposais de venir faire une ballade en voiture. Elle s’est assise à mes côtés. Elle ne m’a pas demandé si c’était un 4x4. Elle ne m’a même pas demandé la marque ni l’année. Elle était bien au delà de ça. 
Alors qu’on roulait, elle baissa la vitre et sortit la tête par la fenêtre. « Qu’est ce que tu fais ? », lui demandais-je. Elle se tourna vers moi et avec un grand sourire me dit « je respire l’air. C’est bon ».
On s’est promené dans un parc. On a vu les fleurs, écouté les oiseaux. Le temps est passé très vite. On consacra les dernières minutes qui restaient pour aller manger un fallafel. Elle riait. Elle paraissait heureuse. Je la ramenais chez ma voisine. Elle me fit une bise et rentra vite s’occuper de la veille femme, lui préparer à manger, la nourrir, la porter, la torcher, la laver, l’habiller, la coucher, lui allumer la télé, lui éteindre la télé, lui faire le ménage, la lessive, le repassage, les courses. Ces filles-là font un avodat kodesh.

Sans l’avoir étudié avec un grand kabbaliste à la mode, elles ont depuis longtemps intégré ce qu’est le bitoul.

Car on aura beau suivre tous les cours de torah du monde, faire tous les « nishma » avec les meilleurs rabbanim et rabbaniot du monde, on n’atteindra jamais le niveau spirituel que procure le « naassé ». A quoi bon apprendre à être quelqu’un de bien, si quand on doit passer à l’acte, on laisse faire les autres ?


Les premières, enfermées dans leur tsniout d'ivoire, priant Dieu pour qu'Il se bouge à leur place, seraient capables de croiser leur Cohen Gadol sans le voir, et refuser de lui ouvrir leur kodesh akodashim.

Quant aux secondes, ballottées au gré des vents, elles n’ont pas le loisir de tergiverser sur le bien-fondé de donner ou non à boire à l’étranger Eliezer. Elles donnent, et elles vont naturellement abreuver ses chameaux. 

C'est toute la différence entre l'intention et l'action, entre celles qui veulent être des princesses et celles qui le sont.

Il n’y a rien de révolutionnaire dans ce que je raconte là. Déjà Shimon atsadik, dans le Pirke Avot, disait (chap 1, mishna 17) : «  J’ai passé toute ma vie au milieu des sages, et je n’ai rien trouvé de plus salutaire que le silence ; Ce n’est pas l’étude qui est essentiel mais la pratique ; et celui qui parle trop occasionne les péchés.»

Mais voilà. Si on agissait plus, on aurait moins de temps pour étudier. Que deviendraient alors nos prêcheurs ?

Et si nos filles pouvaient côtoyer librement l’inconnu Eliezer, que deviendraient nos chadhanim ?

Alors on ne change rien. On poursuit le statu quo. On érige des barrières autour du troupeau pour rester le berger. Dieu a donné le libre-arbitre à l’homme et le berger lui a ôté.

Et pourtant, faire passer le nishma avant le naassé, c’est mettre la torah à l’envers. Et le monde aussi.

Le CLI
© Le CLI pour http://lecli.blogspot.com/  Ne pas reproduire sans autorisation