lundi 11 mars 2013

Une certaine idée de l'éthique


Lorsqu’on choisit d’appeler son site Torah-Box, on peut penser que l’on s’engage à avoir une éthique irréprochable. Il y va de l’honneur de la Torah que l’on implique de facto dans son aventure.

Et cette éthique passe forcement par le respect des gens et de la déontologie.

Le mercredi 6 mars 2013, Torah-Box publiait un texte intitulé «histoire: la tsniout qui protège» signé par le rav Emmanuel Mimran.

Ce texte souleva quelques commentaires dont certains n’étaient pas toujours élogieux. Cela n’a pas dû plaire à certains. Qu’à cela ne tienne et sans en faire ouvertement état, Torah-Box modifia alors le texte original, faisant passer, par conséquence, les commentaires comme étant sans fondement, et pour cause, puisqu’ils faisaient référence au passage qui a été supprimé.

Non satisfait de faire passer les auteurs des commentaires pour des imbéciles, le mystérieux correcteur ajoutait, je serai tenté de dire «enfin», la source de ce texte qui avait été présenté à priori, comme le fruit du travail du seul Emmanuel Mimran.

Le forfait était bien ficelé et allait passer inaperçu, sauf que.
Bien m’en a pris d’avoir fait des copies d’écran après, mais surtout avant modification. Comme quoi, l’instinct peut être parfois de bon conseil.

Mais revenons à nos propos. Pourquoi la source de ce texte, en l’occurrence le livre du rav Yoav Pinhas, n’a pas été divulguée à priori?

Est-il besoin de souligner que s’attribuer ou attribuer à quelqu’un le travail d’un autre, ce n’est pas bien ? Et lorsqu’il s’agit de propriété intellectuelle, serait-ce moins grave que si l’on s’approprie l’âne, le bœuf, ou le smartphone de son voisin?

Ce qui me dérange aussi, c’est la chronologie des évènements : Le texte est publié une première fois le 6 mars, avec pour seule référence, la signature du rav Emmanuel Mimran.

Viennent ensuite les commentaires qui, au lieu de manifester l’état de béatitude escompté devant la beauté de l’histoire, contiennent des critiques.

C’est alors que le texte original est changé en douce, et qu'une main mystérieuse est venue ajouter enfin la référence au livre du rav Yoav Pinhas. Une façon de se délester de sa responsabilité lorsque l’affaire tourne au vinaigre, en disant : «Oh ! Ce n’est pas moi, c’est lui ! Je m’en souviens maintenant.»

Il faut dire qu’à la lecture de cette histoire de «tsniout qui protège», plusieurs questions se posent. Pourquoi cette anecdote est-elle restée inconnue de Google aussi longtemps? Comment se fait-il que seulement douze ans après les faits, elle surgisse soudain dans les pages de Torah-Box ? Finalement, Rébecca existe-elle vraiment ?

Dès la parution de ce texte, j’ai demandé à Torah-Box et au Rav Mimran de nous faire connaitre cette fameuse Rébecca et son miraculé de mari. J’ai essayé à partir des commentaires mais aussi en message privé adressé au site. Je n’ai reçu à ce jour aucun retour. Je crois que je vais devoir me contenter du mépris affiché par ce site jusqu'ici. Ou alors, devrais-je considérer le changement subtil opéré sur le texte original comme une réponse en forme d'aveu? Ceci manquerait pour le moins de panache.

Après tant de cachotteries qui suffisent amplement à éloigner de la Torah les juifs qui posent des questions en dehors de Pessah, il serait souhaitable que Torah-Box sorte du bois et nous explique simplement et dans la plus grande transparence, ce qu'il en est de la véracité de cette histoire de tsniout du 11 septembre 2001, en évitant cette fois-ci d'essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Il en va de son honneur, du respect de notre Torah et de celui du peuple juif.

le CLI

Note : il semblerait que Google ne connait pas plus le livre «kibalti al atsmi» du Rav Yoav Pinhas qu’il ne connait l’histoire de Rébecca. Pas de chance. Mais faut pas pousser. Je ne pense pas que la référence soit fantaisiste et je préfère croire que ce livre existe bel et bien. Le contraire serait bien trop désespérant. D'ailleurs, קיבלתי על עצמי signifie en hébreu «j’ai pris sur moi», ou encore «j'ai assumé». Un beau programme pour Torah-Box.com


Le texte lors de sa première parution, avant la modification
Le texte avant la modification, avec ses six premiers commentaires
Le texte juste après la modification
Les six premiers commentaires 
La suite des six premiers commentaires
Le texte tel qu'il apparaît aujourd'hui, lundi 11 mars 2013

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